
Le couple, qui a pour projet de s’installer prochainement au Canada, cessera également de recevoir des fonds publics dont il ne souhaite pas dépendre.
Coup de tonnerre au Royaume-Uni. Alors qu’ils avaient déjà annoncé vouloir se mettre en retrait de la famille royale, le prince Harry et son épouse Meghan vont également renoncer à leur titre d’altesse royale. Ils cesseront dans le même temps de recevoir des fonds publics, a annoncé samedi le palais de Buckingham. « Le duc et la duchesse de Sussex n’utiliseront plus leur titre d’altesse royale étant donné qu’ils ne sont plus des membres actifs de la famille royale », a expliqué le palais, ajoutant que le couple avait donné son accord au remboursement de certaines dépenses passées.
Dans une déclaration personnelle, la reine s’est félicitée qu’ait été trouvée « une solution constructive pour [s]on petit-fils et sa famille ». Elle souligne : « Harry, Meghan et Archie resteront des membres très chers de ma famille. » Reconnaissant « les défis » auxquels ils ont dû faire face ces deux dernières années, où ils ont été soumis « à une observation intense » de leurs faits et gestes, la reine affirme soutenir « leur souhait d’une vie plus indépendante ».
Pour leur part, Harry et Meghan se sont engagés à rembourser certaines dépenses publiques dont ils ont bénéficié, notamment les sommes employées pour rénover le Frogmore Cottage à Windsor, leur lieu de résidence au Royaume-Uni, qui avaient été critiquées dans les médias. La rénovation avait été estimée à plus de deux millions de livres.
Période de transition
La reine Elizabeth II, que la presse dit « blessée », avait réuni un conseil de famille rapproché autour du couple dans sa résidence de Sandringham, dans l’est de l’Angleterre. Elle s’était exprimée dans un communiqué en son nom, mode de communication réservé aux cas exceptionnels, donnant la mesure de la tempête que traverse la monarchie britannique face à la volonté du prince de 35 ans de prendre le large et de gagner de l’argent en restant membre de la famille royale.
Elle avait notamment annoncé qu’elle « soutient entièrement le désir de Harry et Meghan de créer une nouvelle vie ». « Même si nous aurions préféré qu’ils restent des membres de la famille royale à plein temps, nous respectons et comprenons leur volonté de mener une vie plus indépendante », affirme la reine dans cette déclaration transmise par le palais de Buckingham. « Harry et Meghan ont été clairs sur le fait qu’ils ne veulent pas dépendre des fonds publics » et un accord a été trouvé sur « une période de transition » durant laquelle ils vivront entre le Royaume-Uni et le Canada, avait-elle poursuivi.
Meghan Markle se trouve actuellement au Canada, dans la région de Vancouver, en Colombie-Britannique, où elle est retournée après y avoir passé des vacances à Noël avec Harry et leur fils Archie. Le couple avait décidé de prendre des vacances prolongées après s’être ouverts dans un documentaire de leurs difficultés face à l’exposition médiatique. Ancienne actrice, l’Américaine de 38 ans a habité sept ans à Toronto, en Ontario, où elle participait au tournage de la série Suits. C’est aussi dans cette ville que le couple s’était affiché ouvertement pour la première fois en public en 2017. Harry a de son côté présidé jeudi le tirage au sort de la Coupe du monde de rugby à XIII à Londres.
Un « Megxit » dur pour certains
Les médias britanniques ont interprété l’annonce de samedi soir comme une punition infligée par la reine à Harry et Meghan. Elizabeth « a tapé du poing sur la table », a estimé Alastair Bruce, spécialiste de la royauté britannique, à la chaîne Sky News, tandis que le journal The Daily Telegraph voyait dans la décision royale « la version du Megxit la plus dure possible ». La perte de ce titre rappelle le sort de sa mère Lady Diana, qui avait elle aussi perdu son statut d’altesse royale après avoir divorcé du prince Charles en 1996. Et tout comme son fils souhaite à présent le faire, elle avait gardé le patronage de plusieurs associations caritatives.
Pourtant, l’histoire du couple avait commencé comme un conte de fées, les tabloïds saluant l’arrivée de Meghan comme un souffle d’air frais pour la famille royale. Ils n’avaient pas tardé à se retourner contre elle avec des articles au vitriol, l’affublant du sobriquet de « duchesse capricieuse » (Duchess Difficult). Face aux critiques, Harry, 35 ans, sixième dans l’ordre de succession au trône britannique, a déposé début octobre une série de plaintes, contre le Daily Mail et The Sun, les accusant de violer sa vie privée. Il avait alors dit craindre que « l’histoire se répète » : « J’ai perdu ma mère et maintenant je vois ma femme devenir la victime des mêmes forces puissantes. »
Le souvenir de l’Histoire
Poursuivie par des paparazzis à moto, Lady Di a été tuée le 31 août 1997 dans un accident de voiture à Paris. L’épisode que vivent Harry et Meghan rappelle, également, pour nombre de commentateurs l’abdication du roi Edouard VII en 1936, qui en épousant une Américaine divorcée, Wallis Simpson, avait renoncé au trône. « Harry n’est pas roi [il est sixième dans l’ordre de succession au trône], mais aujourd’hui, cela ressemble à son abdication et à celle de Meghan », a ainsi jugé sur Twitter le commentateur de la famille royale pour la chaîne ITV, Chris Ship. « On n’est pas en 1936, mais ça reste énorme. »
Source: AFP