
Surréalisme est la scène qu’il nous était donné de vivre aujourd’hui au coeur de Delmas 48 qui était le théâtre d’une bataille rangée, mettant aux prises les bourrus de fantômes 509, composés aussi d’anciens policiers et quelques éléments des unités de la PNH, tentant de ramener l’ordre dans ce qui nous a paru un acte de sédition. Comme les bandits armés se livrent une guerre sans merci entre eux, il faut aussi que la police les imite à son tour, parce que pareilles guéguerres font toujours école.
Plus tôt, la conférence de presse des fantômes 509 tenait de l’indécence caractérisée – elle-même traduisait l’incompréhension des conférenciers qui, semble-t-il, faisaient abstraction des droits des autres. Eux n’ont que des droits et ne connaissent aucune limite à ceux-ci. Après avoir réclamé tant de choses au gouvernement et à la hiérarchie policière – aujourd’hui, ils en viennent à exiger la réintégration des policiers longtemps révoqués pour des motifs variables, allant de crimes organisés au non-respect des règlements de la PNH. C’est croire qu’ils n’ont rien à perdre et qu’ils peuvent décider de tout risquer, fût-ce même hypothéquer l’avenir de la République.
Ils ont commencé pied au plancher et tout laissait présager ce qui est arrivé ce dimanche. Car, tirer à balles réelles sur des confrères dans l’exercice de leur fonction est tout simplement merdique et surréaliste. Des ex-policiers sont nombreux dans cette confusion et le pays perdra dans la déroute des policiers manifestants toujours sur-excités, volontaires et prêts à mettre le feu dans la demeure.
Dans les rues, ils sont comme des barils de poudre, prêts à exploser, prêts à sanctionner, par le feu et le sang, toute idée contraire, et leur démesure est tout ce qui les porte à adopter cette attitude cynique et ridicule. Ils sont enfantins, délétères et irrationnels. Leurs discours aussi bien que leurs actions sont attentatoires à la paix publique. Ils sont, pour ainsi dire une menace pour la paix dans la région et devront être sévèrement punis, parce que de là ou je suis, je peux désagréablement renifler l’odeur de la mort et du terrorisme.
KeDar, Mai 2020