
L’Australie tient-elle le remède miracle contre le coronavirus? Alors que le traitement à la chloroquine défendu par le professeur Didier Raoult cristallise les débats en France, la Monash University de Melbourne, en Australie, a mené une expérience in vitro à partir d’une autre molécule baptisée ivermectine, un autre antipaludéen. Une molécule bien connue au sein de la communauté scientifique, notamment sous le nom de Stromectol. L’OMS indique que l’ivermectine est réputée pour son efficacité contre plusieurs maladies parasitaires, dont la gale.
Son effet sur le Covid-19 serait spectaculaire selon les études australiennes. Après avoir ajouté cet antiparasitaire dans les cellules infectées au coronavirus deux heures après l’infection, il s’est avéré qu’une dose du médicament a réduit la quantité d’ARN viral de 93% en 24 heures et de 99,8% en 48 heures. Selon l’équipe composé de cinq chercheurs australiens, l’ivermectine n’aurait eu aucun effet toxique sur les échantillons pendant l’expérience.
Si les résultats sont extrêmement encourageants, il est tout de même nécessaire de les relativiser. En effet, il s’agit d’une expérience in vitro, c’est-à-dire pratiquée en laboratoire et non sur des espèces vivantes. Ainsi, il est impossible à ce stade de savoir si l’ivermectine est réellement efficace sur des humains contaminés par le virus. D’autant plus qu’il est fréquent que les résultats obtenus in vitro, soient invalidés par les essais cliniques.
Pour autant, l’espoir est permis et cette étude australienne a particulièrement intéressé un laboratoire pharmaceutique français de recherche, Medincell Jacou, situé près de Montpellier.
Et pour cause, ce laboratoire connaît parfaitement la molécule puisqu’il travaille déjà sur un programme de développement de ce produit sous une forme injectable, pour lutter contre le paludisme.
De nouveaux tests vont donc être effectués et s’ils sont concluants, une solution pourrait rapidement voir le jour, ce médicament étant déjà connu et fabriqué. Il n’en reste pas moins qu’au vu des tests effectués en laboratoire sur les cellules deux heures après leur infection, tout porte à croire que ce traitement devrait, s’il est efficace, s’appuyer avant tout sur un dépistage massif de la population pour identifier les patients peu de temps après leur contamination. Un processus que la France est bien loin d’être capable de mettre en place !
Thibault Bastide