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Législatives au Canada : Justin Trudeau obtient un deuxième mandat, mais sans majorité

Le Premier ministre canadien a certes remporté un second mandat, mais va devoir de diriger un gouvernement minoritaire.

C’est une victoire à la Pyrrhus. Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a obtenu un deuxième mandat lundi mais son parti libéral s’est contenté d’une majorité relative au Parlement, qui l’obligera à compter sur l’appui d’un petit parti pour survivre. 

Selon les projections des télévisions quelques heures après la clôture des derniers bureaux de vote lors des législatives, les libéraux devraient obtenir près de 160 des 338 sièges en lice à la Chambre des communes. Dans l’assemblée sortante, ils disposaient d’une confortable majorité absolue de 177 sièges. 

Alors qu’ils étaient donnés au coude-à-coude avec les libéraux par tous les sondages, les conservateurs du jeune dirigeant Andrew Scheer étaient en tête dans un peu plus de 120 circonscriptions, suivi des indépendantistes du Bloc québécois (32) et du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche) avec 25 sièges.  

Justin Trudeau remporte donc son pari d’un deuxième mandat, malgré les nombreux scandales qui ont marqué ses quatre années au pouvoir. Mais il ressort affaibli de ce scrutin et devra donc trouver l’appui de plus petits partis à la Chambre des communes pour se maintenir au pouvoir. Le premier test du futur gouvernement sera le discours du Trône, au cours duquel le gouvernement soumet au vote du Parlement son programme législatif. 

Nouvelles alliances

Sans attendre les résultats définitifs, le président américain Donald Trump a salué dans un tweet la victoire de Justin Trudeau, « magnifique et remportée de haute lutte ». Il s’est dit heureux de poursuivre sa collaboration avec Justin Trudeau, avec lequel il a eu des relations parfois compliquées depuis le G7 de 2018 au Canada. 

Dès mardi, le dirigeant libéral pourrait donc entamer des discussions avec ces plus petits partis en vue d’accords ponctuels. Justin Trudeau devrait notamment se rapprocher du Nouveau Parti Démocratique (NPD, gauche), de Jagmeet Singh, l’une des révélations de ces élections, ou du Bloc québécois, formation indépendantiste dirigée par l’autre révélation de la campagne, Yves-François Blanchet. Ce parti ne présentait des candidats que dans la « Belle province », mais celle-ci compte à elle seule près d’un quart des élus à Ottawa, et le Bloc y a taillé des croupières aux libéraux. 

Aucun taux de participation n’a été publié. Quelque 4,7 millions d’électeurs avaient voté par anticipation, de vendredi à lundi dernier, un chiffre en forte hausse par rapport à 2015. À 47 ans, Justin Trudeau ne pouvait plus mettre en avant les atouts de la jeunesse (puisque Andrew Scheer et Jagmeet Singh sont tous deux âgés de 40 ans) et de la nouveauté, qui avaient contribué à le porter au pouvoir, à la surprise générale, en 2015 face au conservateur Stephen Harper. 

Popularité en baisse

Et le dirigeant libéral termine son mandat affaibli par plusieurs scandales. Sa popularité a chuté après une affaire d’ingérence politique dans une procédure judiciaire, et la publication en pleine campagne de photos de lui grimé en Noir (« blackface ») a brouillé son image. Tout au long de la campagne, il a défendu son bilan: économie solide, cannabis légalisé, taxe carbone, accueil de dizaines de milliers de réfugiés syriens, accords de libre-échange signés avec l’Europe ou les États-Unis et le Mexique… 

En face, Andrew Scheer promettait un retour à l’équilibre budgétaire, des baisses d’impôts, avec un objectif simple: « Remettre de l’argent dans la poche des Canadiens ». Le conservateur aux valeurs catholiques assumées a tenté de compenser une image un peu terne par des attaques en règle contre Justin Trudeau. 

Mais il n’a pas échappé à son lot de polémiques: hostilité personnelle à l’avortement et soupçons d’avoir commandité une campagne de dénigrement de son rival de la droite conservatrice Maxime Bernier notamment. 

Le système électoral canadien prévoit qu’un Premier ministre sortant peut rester en poste même si son parti n’obtient pas la majorité des sièges, tant qu’il réunit une majorité lors des votes de confiance à la Chambre des communes. 

Source: Lexpress

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