
Il est entre l’enclume du devoir de protéger et servir et le marteau de la politique qui l’inconforte, l’étouffe et l’affaiblit. Ses interventions ne font jamais l’unanimité, selon notre position par rapport aux barricades. Son omniprésence est diversement interprétée, mais son absence est signe de son désengagement. C’est le censeur qui n’est jamais aimé des élèves et le pilier sur lequel repose toute construction démocratique. C’est le « pakapala » de tout système politique. On fera toujours avec. Travailler aujourd’hui à sa démobilisation et demain vous en paierez la lourde facture.
Le gouvernement le gronde, car pour lui, il ne fait pas assez son boulot Il devrait montrer plus de muscles dans les moments de grandes turbulences, en anéantissant toutes les embûches lui barrant la route. Il devrait être plus impliqué et se montrer intraitable avec les opposants politiques qui, eux n’attendent que ce pain béni pour attiser la flamme de la mobilisation et pour pouvoir mettre les médias de leur côté.
L’opposition le déteste et veut sa tête parce qu’il fait un travail plutôt technique (rappelez-vous qu’il est apolitique). Il devrait alors la laisser dessiner la ville comme bon lui semble: Caillasser les véhicules, piller les magasins, mettre le feu partout et toute intervention policière fut-ce simplement technique est perçue comme de la persécution politique, comme des atteintes aux droits de la personne et à la liberté d’expression. Il ne doit ni arrêter, ni réprimer. Il devra fermer les yeux et prier seulement pour que le bon Dieu intervienne – même la légitime défense à laquelle il a droit, vient à perdre tout son sens. car, des avocats et hommes politiques vont s’époumoner à longueur de journée pour réclamer vivement sa mise à pied et pour demander à la population de répliquer et comme il est question de la force publique – tous les moyens sont bons: réplique armée, utilisation de cocktail Molotov, d’acides, de pierres et de machettes. Rassurez-vous, à leurs yeux, ce n’est pas de la violence, parce que celle-ci ne peut émaner que de l’institution policière garante de la sécurité des vies et des biens.
La population le considère comme un ennemi naturel et oublie même qu’il vient de la même matrice qu’elle, qu’elle est sa famille.. Car, pour parvenir à sa fin, après avoir ingurgité les baves violentes des hommes politiques. Elle ne jure que par l’élimination de l’obstacle policier et pour cela, elle se mêle aux bandits armés et aux repris sociaux pour le faire disparaitre. Du coup, elle devient imaginative et invente, au besoin des slogans et subterfuges, les uns plus violents que les autres pour l’effrayer et annihiler toute volonté de réponse à son micmac empreint de haine, de rage et d’intrépidité questionnable. Ma question est celle-ci: comment neutraliser une foule immense dont les nerfs sont à fleur de peau? Avec des fleurs? La dialectique tout court? Des embrassades?.
La presse, elle, jubile. C’est le moment fatidique, le moment à elle pour dépeindre le policier en tout ce qu’il n’est pas. Elle l’affuble de toutes les épithètes et des costumes qui lui siéent même pas: Ennemi du peuple, défenseur du régime, valet de bas étage, homme à tout faire. Elle oublie, à dessein que le devoir de la police est de rétablir l’ordre, en tous temps et en tous lieux. Car, il faut qu’il y ait quelqu’un pour corriger le cahier des manifestants violents, il faut qu’il y ait une institution pour endiguer les larves violentes des activistes politiques volcaniques se croyant au-dessus de toute loi. C’est là que le policier devra intervenir pour rétablir l’ordre et pour protéger les paisibles citoyens qui ont le droit de vivre et d’être assistés – et ne pas le faire est une infraction punie par nos lois: c’est la non-assistance aux personnes en danger. Là, même aussi le devoir du policier est une atteinte aux DROITS des citoyens manifestants, (car, étant les seuls pourvus de droits) et la presse le diffuse à profusion et fait des arrêts sur images pou vendre la répression policière et masquer les représailles des manifestants trop excités et surtout violents.
Les organismes de défense des droits humains s’active, car pour faire bouillir la marmite, il faut être alarmiste. Et acculer le policier faisant son boulot – dans des contextes très difficiles, est son dada. Tout comme les autres, le policier est sa seule cible et pour s’attirer sympathie et l’argent des autres, rien ne vaut des rapports alarmistes et subjectifs.
Tout pour vous dire qu’être policier, dans le contexte actuel n’est pas chose aisée. Il est l’ennemi public numéro un et même l’opinion se prête à ces jeux sarcastiques et se prend à le détester par transitivité. Aujourd’hui, sa mort est applaudie sur tous les réseaux sociaux, comme on le fait après chaque attentat terroriste – car, il vaut bien moins qu’un cheval mort et ce n’est qu’un fait divers sur lequel la presse ne s’attarde même pas, au contraire de la mort de ce qu’on appelle à tort, un activiste politique.
Courage aux policiers nationaux, véritables incompris de la République!
AlJanGil, octobre 2019
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