
Un parlement est une assemblée — généralement élue — qui assure la représentation du peuple dans les États ou les divisions administratives, et à ce titre est le « destin de la démocratie » selon Hans Kelsen.
Un parlementaire doit être un censeur — un préfet de discipline — les yeux du peuple — un réparateur de brèche et donc le dernier rempart de la démocratie. Il devra veiller à ce que la politique du gouvernement suive invariablement son cours, selon les prescrits constitutionnels. Il devra aussi se mettre à l’écoute de la population dans le souci d’améliorer ses conditions de vie et ça doit passer par l’élaboration et le vote des lois qui tendent à lui rendre justice.
Mais pour y parvenir, le parlement devra cesser d’être un espace d’enrichissement illicite, de faux débats auxquels personne n’y croit, et cette planche à billets dans l’escarcelle des parlementaires avares de rubriques et qui monopolisent –dans leurs intérêts — douanes, aéroport et les organismes autonomes de l’Etat — parce que nos mandataires se sont –de bonne foi — trompés de fonction. Ils ne contrôlent plus les actions de l’Exécutif, ils n’ont plus le temps de s’en occuper, leur temps est réservé à des promenades auxquelles ils s’adonnent volontiers dans les couloirs des ministères. Bref, ils ne contrôlent plus rien, pas même les injustices sociales et la paranoïa de nos élites qui nous poussent dans nos derniers retranchements.
Je veux, pour mes jeunes pouces, la meilleure éducation possible, mais comment le faire quand nos élites exigent à certains établissements (les meilleurs qui soient) de faire grimper leurs prix de façon à ce que seuls leurs enfants puissent y avoir accès et les miens, les vôtres doivent cirer les bancs des écoles de seconde zone? Tout ceci à la barbe de ces parlementaires que j’ai votés, que nous avons élus pour nous représenter dignement et nous défendre dans pareilles situations. Est-ce possible qu’ils ne réagissent pas? Certains enseignent dans ces institutions. Est-ce possible qu’ils restent bouche cousue, une fois devenus parlementaires?
Je comprends fort mal le silence complice de ces parlementaire qui ne réagissent pas et qui laissent pourrir la situation. Je comprends fort mal le silence coupable de nos médias qui n’y accordent pas la moindre importance. Peut-être que vous attendez le réveil brutal et cauchemardeux de ces opprimés qui doivent encore supporter vos conneries. Sachez que tout vient à point à qui sait attendre et vous attendez ce réveil, pas vrai?
Je ne suis pas antiparlementaire, je vais même lutter pour votre maintien — quoique je souhaite voir votre nombre se réduire substantiellement et voir aussi apparaître des députés-maires pour des petites communes. Cependant, je ne reconnais pas ces parlementaires devenus prédateurs à l’affût de nos deniers s’inventant –au gré de leurs ambitions –des rubriques farfelues pour piller, au mieux, les caisses de l’Etat et ne nous laissant que des miettes. Je ne comprends pas ce dirigisme de mauvais aloi que nos parlementaires veulent s’approprier. C’est pathétique tout simplement. Ne contrôlant plus rien, ils ont perdu le nord et se foutent royalement de nos desiderata. Ils sont aujourd’hui la métropole — car, tout par et pour eux.
Si vous voulez que le parlement survive à cette crise de confiance, devenez de loyaux parlementaires soucieux du travail à vous confié. Réapprenez les rudiments de votre fonction que vous avez longtemps déserté. Soyez sensibles aux misères de la population qui vous a mis sur ce piédestal, pensez à l’éducation de ses enfants. votez des lois qui prendront en compte l’éducation de ceux-ci et recadrez les élites dont la paracnoïa est la sève nourricière de l’inégalité des chances et de l’injustice sociale.
Alberto Jean-Gilles
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