Toopi organics, une petite entreprise de Gironde a pour spécialité le recyclage de l’urine humaine en engrais. Elle attend le feu vert de l’administration pour commercialiser sa première gamme de produits.
Toopi Organics, une start-up basée à Loupiac-de-la-Réole (Gironde) vient de breveter un procédé microbiologique pour enrichir l’urine humaine en micro-organismes. Une innovation qui permet de remplacer à moindre coût et avec une meilleure efficacité les engrais minéraux traditionnels. « Utiliser l’urine est une méthode ancestrale que nous avons totalement reprise à notre compte avec le souci de ne rien gaspiller. Un litre d’urine équivaut à 1 litre d’engrais. Elle est totalement dépolluée et convertie ensuite en biostimulants », explique Michael Roes, le fondateur de l’entreprise qui emploie déjà 22 personnes après moins de deux ans d’existence.
« Il faut savoir que l’urine contient déjà naturellement des éléments fertilisants comme l’azote, le phosphore et le potassium. Notre procédé consiste à y ajouter des bactéries et, une fois stabilisée à 37°, l’urine n’a plus aucune odeur et peut être utilisée sans problème », poursuit Michael Roes. Pour pouvoir travailler leur matière première, les équipes de Toopi Organics ont disposé de nombreux points de collecte dans plusieurs entreprises locales, enceintes sportives mais aussi des établissements scolaires, notamment dans le lycée Jean Renou de La Réole.
« Une démarche de développement durable »
« Après une explication détaillée de notre travail aux élèves et aux professeurs‚ nous avons installé des urinoirs spécialement conçus, de couleurs vives, dans les toilettes. Ils sont reliés à des bacs et nous passons régulièrement les collecter, raconte détaille Quentin Labat de Toopi Organics. En fait, on s’aperçoit que dès que nous expliquons ce que nous voulons faire, tous les préjugés sur l’urine tombent les uns après les autres. »
« Nous avons tous joué le jeu car cette démarche s’inscrit vraiment dans le développement durable. Désormais, on ne va pas simplement aux toilettes, on peut se dire aussi que nous sommes tous producteurs ! » témoigne avec un grand sourire Anouck, élève de terminale.
« En France, nous souillons chaque année plus de 200 milliards de litres d’eau potable avec notre urine. C’est un chiffre qui donne le vertige, souligne Michael Roes. Nous voulons donc préserver cette ressource en collectant dans les premiers temps 1 % seulement de cette urine produite dans notre pays. Cela représente 300 millions de litres et donc autant en engrais. »
Après de longs mois de recherche et développement, la start-up girondine, qui vient de procéder à une levée de fonds de 1 million d’euros, attend désormais le feu vert de l’administration pour commercialiser sa première gamme de produits. Son procédé unique au monde intéresse bien au-delà de l’Hexagone : 50 pays se sont déjà portés candidats pour utiliser cet engrais à base d’urine 100 % made in France.
Source: Leparisien
Antenne509/A509
L’information en un clic !