
En Haïti, manifester est un job peu ou prou rentable. Les entrepreneurs intéressés injectent des millions de gourdes dont les leaders politiques se servent pour se gonfler les pocbes D’ailleurs, étant des éternels chômeurs nourris par des crises à répétition, ils se rabattent sur leur seule planche à billets pour se tirer d’affaires et c’est ce qui explique la fréquence des manifestations en Haïti, parce que ça fait bouillir la marmite.
Cet argent, une fois empoché par nos chers leaders servira aussi à payer les services des » têtes de ponts » issus des bidonvilles. Ces derniers qui sont des allumeurs de pneus, des provocateurs, des badigeonneurs de murs avec ce que l’on sait, des casseurs de vitres d’autos et de vitrines des magasins recevront chacun, une maigre part du gâteau pour mettre la ville sens dessus dessous. Ils seront les premiers à gagner les rues pour justifier les milles gourdes reçues.
Manifester n’est pas toujours un cri de coeur, ni même la vitrine exposant les desiderata de tout un peuple assoiffé de justice sociale, encore moins un espace où prend forme la liberté d’expression.
C’est plutôt une entreprise juteuse par laquelle transite beaucoup d’argent, et l’arme fatale de ses chefs de file est le dénigrement, la déformation de la vérité et surtout l’aspersion de la violence, sève nourricière de toute protestation en Haiti. Car, pour eux les manifestations violentes avec beaucoup de casses, de pertes et de morts d’homme est un succès savouré dans tous les médias et les réseaux sociaux y compris.
Manifester est aussi un déversoir de frustration, de haine et de règlement de comptes que des hors-la-loi utilisent à mauvais escient pour punir tous ceux qui ne leur resemblent pas et ces derniers sont légions : c’est peut-être des entrepreneurs, des boutiquiers, ceux qui ont un boulot et qui peuvent s’offrir une voiture ou encore des policiers ou tous ceux qui ont maille à partir avec eux.
Apprenez que, dans les manifestations, la voix du peuple n’est pas toujours la voix de Dieu, parce que manifester est devenu aujourd’hui une entreprise, un boulot, un déversoir de haine, de frustration de violences et l’espace prisé des hors-la-loi.
Al Jan Gil
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