
Le chef de l’Etat bulgare a appelé samedi à la démission du gouvernement, dont il a dénoncé « le caractère mafieux« , après des perquisitions sans précédent au siège de la présidence ordonnées par le parquet instrumentalisé, selon Roumen Radev, par le Premier ministre. Ces perquisitions, qui ont eu lieu jeudi, ont fait descendre le lendemain dans les rues de Sofia des milliers de manifestants qui reprochent à la justice d’attaquer l’entourage du chef de l’Etat au lieu de l’oligarchie.
“La seule solution est une démission du gouvernement et du procureur général“
Samedi, des barrages routiers étaient toujours formés, bloquant la circulation sur des axes majeurs de Sofia, la capitale. « Le caractère mafieux du gouvernement (conservateur de Boïko Borissov, ndlr) a poussé des Bulgares de tous âges et de diverses tendances politiques à réclamer un respect de la loi« , a déclaré le président Roumen Radev, proche des socialistes, dans un appel à la nation diffusé à la télévision.
« La seule solution est une démission du gouvernement et du procureur général » qui exercent « du racket » et « bafouent la présomption d’innocence« , a ajouté le chef de l’Etat, très critique envers le Premier ministre, trop proche de certains oligarques selon lui. « Un consensus national anti-mafia s’est formé. L’Europe n’a pas le droit de détourner son regard de la Bulgarie. L’Union européenne a besoin d’une Bulgarie démocratique« , a martelé M. Radev.
Trafic d’influence, documents secrets
Deux conseillers du président ont été arrêtés jeudi à leur domicile et leurs bureaux à la présidence ont été perquisitionnés. L’un est inculpé de « trafic d’influence » pour avoir servi d’intermédiaire entre un homme d’affaires sulfureux et le président, l’autre pour s’être approprié des documents des services de renseignement.
Ces perquisitions sont interprétées par l’opposition comme une déclaration de guerre à l’encontre du président. Des manifestations spontanées contre M. Borissov ont eu lieu vendredi soir à Sofia, conduisant à dix-huit interpellations, faisant quatre blessés parmi les forces de l’ordre et deux dans les rangs des contestataires, selon le gouvernement et des médias.
Au bord de la Mer noire, des centaines de personnes ont envahi samedi une plage interdite au public et réservée à un responsable politique qui soutient M. Borissov, pour dénoncer la corruption présumée et la bétonisation du littoral.
Entrée dans l’UE en 2007, la Bulgarie est régulièrement rappelée à l’ordre pour son inefficacité dans la lutte contre la corruption qui place ce pays de 7,1 millions d’habitants au dernier rang des Vingt-sept dans la perception de la corruption ambiante.
Source: rtbf
Antenne509/A509
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