
Le commissaire européen au marché intérieur, le Français Thierry Breton, présentera ce mercredi la stratégie européenne sur le déploiement de la 5G. L’Europe ne devrait fermer la porte à aucun acteur. Preuve que le lobbying que mène l’entreprise chinoise à Bruxelles a fonctionné.
Pas de grande enseigne à l’entrée du bâtiment qui abrite les bureaux de Huawei au cœur du quartier européen. L’entreprise chinoise préfère rester discrète. Et pourtant, les représentants du groupe à Bruxelles ne ménagent pas leurs efforts.
Ces derniers mois, l’équipe composée d’une vingtaine de personnes qui, pour beaucoup ont travaillé dans les institutions européennes auparavant, multiplie les événements : publication de rapports, tables rondes, conférences… Avec un objectif, redorer l’image du groupe.
« Huawei est une entreprise privée complètement détenue par ses employés. Donc c’est un modèle peut-être comparable à un kibboutz, si j’ose dire en Israël. Il n’y a pas d’ingérence de l’extérieur. Huawei n’est pas lié à l’État chinois », commente Jakub Herat Adamowicz, responsable de la communication.
Et pour convaincre les Européens de sa bonne foi, l’équipementier chinois a mis la main au portefeuille. Entre 2017 et 2018, les dépenses en lobbying du groupe ont augmenté de 30%.
Un investissement qui semble avoir payé. Contrairement aux demandes répétées des Américains, l’Europe a décidé de ne pas interdire à l’entreprise chinoise de participer à la course du déploiement de la 5G.